Jour 182 - 01/04/2014

Tout juste sortis du lit et après nos derniers mots échangés avec Ingrid et Renée, nous embarquons déjà dans le van nous conduisant vers notre nouvelle expédition. Cette dernière aura pour objectif de nous faire rejoindre la Bolivie tout en nous faisant découvrir le sud de ce pays incluant son célèbre Salar d'Uyuni. À peine montés à bord, le ton est donné: bonnets moltonnés, gants rembourrés, vestes Gortex, pantalons techniques de randonneurs portés à tous les rangs. Autant dire que notre style "vamos à Aquaboulevard", avec nos shorts de bains "Ellesse" et pantalons thaïlandais, a de quoi faire forte impression auprès de nos 6 autres compagnons de route... :-s

Une fois installés et notre embarras évanoui, notre véhicule démarre à nouveau... pour ne pas aller bien loin !!! En effet, nous devons passer les douanes chiliennes dès notre départ de San Pedro de Atacama. Alors que notre voiture s'arrête derrière les nombreuses autres camionnettes attendant d'atteindre le poste frontière pour compléter la procédure de sortie de territoire, nous voyons une femme ouvrir notre porte latérale. Cette dernière nous demande à tous si nous avons besoin de changer nos pesos chiliens en bolivianos, la monnaie de notre destination. Un peu circonspects, nous déclinons la proposition comme les autres passagers. Malheureusement, après questionnement de nos voisins sur l'absolue nécessité de payer en monnaie locale au cours de notre virée (ce qui ne nous paraissait pas si clair à l'issu de notre réservation la veille), nous nous rendons compte de notre erreur... Mais il est déjà trop tard !!!: la femme en question a déjà claqué notre porte depuis plusieurs secondes et se redirige déjà vers son véhicule. 
Zut !!! Pris de panique, et dans un instinct de survis décuplés par les événements, je me jette sur la portière pour tenter de la rattraper... Mais la portière ne s'ouvre pas !!!
Après changement de la position du loquet interne, nouvelle tentative... 
Mais la portière ne s'ouvre toujours pas !!!
Les mains deviennent moites. L'ouverture du hublot de la porte afin d'atteindre la poignet extérieure apparaît comme notre dernière chance de salut... L'entrebâillement de la fenêtre est étroit... Mais j'y suis presque... Encore un effort... Ça y est je la tiens !!! Comment ça ??? La portière ne s'ouvre toujours pas !!!
Nous sommes perdus... Et mon doigt saigne désormais !!!
Quand soudainement, je sens un vent bref souffler dans ma nuque: Romy dans un élan de gazelle se jette par dessus la banquette avant du véhicule pour tenter de s'en échapper par la portière du conducteur. Les mouvements sont précis, la démarche féline, les crispations liées aux contorsions qu'elle fait subir à son corps à peine perceptibles sur son visage... Incroyable !!! Elle est sortie !!!
Quelques minutes plus tard, la voilà revenant avec notre butin, nous enrichissant de 400 bolivianos (soit 40 euros...) venant s'ajouter aux courbatures et aux doigts endoloris gagnés grâce à nos récents exploits... Yahou !!!
Après ces derniers évènements, nous regagnons nos places, tentant de nous faire enfin oublier auprès de nos voisins de sièges dont l'expression figée et ahurie semble désormais gravée dans leur regard, à tout jamais... Les Romineaux dans toute leur splendeur !!! ;-)
Les douanes passées, nous prenons enfin la route de la Bolivie, traversant montagnes et vallées sur une partie du désert d'Atacama. Après une heure de route, nous atteignons enfin la frontière bolivienne. À travers notre pare-brise, la vision est ahurissante: dans une plaine désertique, posée entre deux montagnes, l'horizon dégagé de toute part, une petite cahute se dresse là, seule et précaire... Notre poste frontière d'Hito Cajon !!! À notre descente, le choc thermique est important... La tête nous tourne un peu... Normal à 4480 mètres d'altitude !!! Après de nouvelles formalités frontalières, nous avons enfin le droit de rentrer en Bolivie. Nous montons alors à bord de notre nouveau moyen de locomotion, un 4x4, avec à son volant un pilote bolivien flambant neuf !!!
Nous ne ferons le voyage qu'avec 4 personnes au final, deux parmi ceux présents à l'origine se rendant directement à Uyuni.
Dans la voiture nous serons donc accompagnés de Laurent, un français (et prêteur de pantalons pour les moins prévoyants d'entre nous... mon sauveur pour résumer !!!), et d'une bande de copains composée de Javier, l'Uruguayen, et de Michel et Adam, deux israéliens.
Le passage à la frontière marque alors un changement d'ambiance dans ce périple. Embarqués à 7 dans notre bolide tout terrain, nous partons à la conquête de l'altiplano, ce désert du Sud Lipez, kilomètres avalés par nos roues à l'avant, et recrachés en nuage de poussière à l'arrière. Nous passons alors l'après-midi à dévorer les distances tout en s'arrêtant aux points les plus spectaculaires que présentent la région: la "laguna blanca" (remarquable par sa couleur... blanche), la "laguna verde" (remarquable par sa couleur... verte), des termes (eau naturellement chauffée en sous-sol), les geysers "Sol de Manana" (fumées et bains bouillonnants sulphurisés... Ça sent Rotorua tout ça !!!) et enfin la "laguna colorada" (remarquable par sa couleur... Colorée... D'un rouge incroyable et peuplée de centaines de flamants roses !!!).
À l'issue de cette balade, nous nous arrêtons dans un refuge au milieu de nulle part, dans une plaine située à plus de 4300 mètres d'altitude... Littéralement vertigineux !!! 
Après un bon repas tous ensemble nous permettant de faire plus amples connaissances, nous partons nous coucher, le souffle court et le mal de tête... En tête... La nuit va être longue !!!

Jour 183 - 02/04/2014

Après une horrible nuit passée dans le même lit simple à être poursuivis par un même mal de tête aigu (je ne me moquerai plus jamais des migraines des femmes au moment du coucher... Enfin... presque plus jamais...), nous nous levons enfin. L'eau n'étant pas chauffée et les douches n'étant pas fournies, la préparation se fait de manière spartiate et donc rapide. Nous reprenons donc la route vers 8h30, à peine 1 heure après que nous nous soyons tous levés. Au programme de ce matin: le fameux "Arbol de Piedra", roche à la forme singulière issue de l'érosion.

Après cet arrêt, la route, similaire à celle de la veille, ne se différenciera que par une petite crevaison au milieu du désert... Quelle sensation étrange de se savoir isolés du monde, au milieu de rien, avec seulement des vivres pour tenir une journée... Mais pas de panique !!! Le guide, assez calme, à 80% de part son expérience et à 20% de part l'effet anesthésiant de la feuille de coca qu'il mâche depuis ce matin, sort une roue de secours. Les deux israéliens, anciens soldats dans l'armée de leur pays, aux mains évidemment plus adaptées que les nôtres (plus habituées quant à elles à courir sur les claviers AZERTY ou à empêcher des conflits de cellules Excel), nous permettent de gagner un temps important dans le remplacement du pneu aplati. 

La deuxième moitié de la journée est essentiellement ponctuée par les visites de 4 autres lagunes avant que l'on ne s'arrête finalement à notre nouvelle auberge pour la nuit, principalement constituée de briques de sel: l' "Hostel de Sal"... Cool !!! 

Cette dernière, moins isolée que celle de la veille, permet à Romy d'assouvir enfin son envie de photographier des Lamas grâce aux troupeaux que nous y croisons.
La deuxième et dernière soirée qui nous attend tous ensemble, scellée autour d'un bon repas et d'un bon verre de vin, vient finalement mettre un terme à cette riche et longue journée.

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Commentaires: 2
  • #1

    Roselyne (vendredi, 11 avril 2014 19:41)

    Génial mes chéris !

  • #2

    Delphine & Benoit (vendredi, 25 avril 2014 12:21)

    Quel suspens! Quelle aventure... ...a couper le souffle!
    T'es-tu remis de ta grosse blessure au doigt, Vincent?